Les bras croisés, proche de Bréboeuf, sur Laurier. L'air d'un capitaine. Le visage osseux. Probablement des années de guerre. Me suis arrêté. Il guettait le coin de la ruelle. Fallait bien lui porter attention à ce captain. Alors avant qu'il n'use de son sifflet, je l'ai moi-même sifflé. Un p'tit air tout doux. Y'avait l'air perplexe. N'a pas bougé d'un poil. Je lui ai dit qu'il me faisait penser aux para-militaires du Mexique, ceux qui se camouflaient dans la jungle pour nous faire badtripper solide sur notre trip de champignons. Je lui ai demandé si son coin de ruelle recelait de trésors cachés. Encore une fois, il était raide comme une brique. Fixait le lointain. J'ai fait: merde, tu m'intrigues! Je voulais vraiment savoir la raison de sa présence, l'équation du 2 + 2. Il m'aidait pas avec son air stoïque, fallait que je trouve tout toute seule. Pas juste. J'ai donc suivi son regard. Y'avait une dame assise sur sa terrasse au premier étage. Timidement, je me suis approchée. Elle brodait des cartes de souhaits. Celles qui étaient terminées volaient au vent sur une corde à linge. J'ai pris la plus belle ou y étaient brodées des spirales de papier. J'ai sorti mon crayon de bois et j'ai griffonné: "Quelqu'un vous a à l'oeil. Vous êtes chanceuse." Je lui ai redonné la carte avec le dernier cinq piasses chiffonné au fond de ma poche. Quand je suis partie, j'ai fait un clin d'oeil au capitaine.
Bien entendu, il a fait semblant de ne pas m'avoir vu.
le captain blasté
1 commentaire:
Belle photo :)
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