2.3.11

C'est une trrrrrrrragédie!! (main sur le front)


Les tragédies grecques sont géniales pour la complexité des liens filiaux qu’elles mettent en scène. De vraies toiles d’araignées. Jusqu’au 12 mars, les amateurs de fatalité pourront se délecter avec « Jocaste», présenté à l’Espace libre. L’Uruguayenne Mariana Percovich fait une relecture contemporaine du « Roi Œdipe », un drame familial déchirant écrit à l’origine par Sophocle.
C'est qui elle? Jocaste est la femme cachée derrière le mythe d’Œdipe. Elle a plusieurs visages : mère, épouse, reine et même cougar! Mais ce qu’il faut retenir c’est qu’overall, au-delà de tous ses rôles, elle est tellement femme. Tellement sexuelle et sensuelle. Surtout quand c’est Julie Vincent qui la joue, seule, lors de cette courte mise en scène de 50 minutes.

Ses accessoires sont : un foulard rouge qu’elle fait glisser entre ses doigts, un mur sur lequel elle se frotte par moment de pur bonheur et une chaise pour se déposer quand elle ne se couche pas au sol. Une tragédie, j'ai dit.

Et l’histoire? Bon alors. Jocaste règne sur Thèbes en compagnie son mari Laïos, qui la répudie (il aime mieux l'enculer que de lui faire l'amour). Ouch! Elle se sent lourde, poche et moche. Mais, par un tour de force (avec un peu de drogue, c’est fou ce qu’on peut faire!), elle réussit à avoir un enfant de cet homme qui ne l’aime pas. Il s’appellera Œdipe.

Bon après, ça se complexifie à coup d’oracle, de fuite et de malentendus répétés. Enfin. Pour faire court, Œdipe tuera son père sans savoir que c’est son père et viendra sauver le royaume de sa mère (la peste est partout, c’est le véritable bordel) sans savoir que la reine, ben c’est sa mère aussi.

Pour le remercier, elle lui donne la place à laquelle il a droit: le trône. Un peu cougar sur les bords, elle tombe amoureuse d’Œdipe le beau jeune homme frisé. Et guess what? Il l’aime aussi. JOIE! C'est sans savoir qu'il s'agit de son fils que Jocaste l'épouse. Après l’épisode de Laïos qui ne la touchait pas même avec un balai, l’histoire d’amour qu’elle vit avec Œdipe est un rêve éveillé. Jocaste jubile et devient une femme libérée. Elle peut enfin aimer et être aimée en retour. Pour célébrer cette union parfaite, il la mettra enceinte quatre fois (de quoi s’assurer téter les seins de sa mère encore pendant un bon bout!).

Un jour, des rumeurs circulent au royaume et Œdipe ressent le besoin de clarifier une partie de son enfance qui lui semble nébuleuse. La réalité étant ce qu'elle est, oh!, il apprend que Jocaste, la femme qu’il aime et qu’il désire tant, c’est sa mère. Ce qui veut dire que les enfants qu’il a eu d’elle sont ses… frères!

Il ne veut rien voir. Ne peut plus la regarder en face. Se sent monstrueux. La sent monstrueuse. N’en peut plus. Se crève les yeux. Jocaste se suicide. Julie Vincent renaît. Ferme les yeux, touche son cœur. Remercie la foule qui la remercie d’avoir tout donné sur scène.

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